Pour l’instant, c’est le silence radio des autorités à la suite de mes
lettres ouvertes.
Je continue, boosté par vos commentaires (privés) : Lettre ouverte
à Silevère ROZENBERG, Président de l’OPH d’Aubervilliers : « L’inaction
de la force publique est une forme de complicité ! »
Monsieur Silevère ROZENBERG
Président de l’OPH d’Aubervilliers
122, rue André Karman
93300 Aubervilliers
Objet : Lettre ouverte au président
de l’OPH d’Aubervilliers. « L’inaction de la force publique est une
forme de complicité ! »
Aubervilliers, le lundi 12 septembre
2016
Monsieur le Président,
Vous connaissez certainement la cité des
Ponceaux, appartenant à votre parc d’immeubles, située au 48 rue Crèvecœur.
Cette cité se caractérisait, jusqu’à ce
mois d’août, par une atmosphère relativement détendue.
Peu de turn-over, des appartements de
petites tailles, des habitants d’origine mixte avec une proportion non
négligeable de retraités.
De nombreux appartements sont occupés
par les mêmes locataires depuis des dizaines d’années. Dont ma mère, 96 ans.
Certes, on ne peut ignorer les
incivilités de plus en plus régulières. Mais globalement, cette cité disposait d’un
environnement correct, surtout en la comparant avec d’autres lieux d’habitation,
à Aubervilliers ou en Seine-Saint-Denis.
Ce n’est plus le cas depuis ce mois d’Août
2016. En effet, des jeunes se sont installés dans le hall de l’escalier 6, pour
en faire leur QG. Bien protégés des regards de la rue, toute forme d’activités
devient possible. Les narguilés s’y échangent, les alcools, et le reste !
Evidemment, les courses poursuites,
chamailleries, cris etc… qui rendent les conditions de vie des habitants déplorables.
Les dégradations, les déchets abandonnés, les allers-venues avec des velibs,
scooters. Et les voitures, jusqu’ici inconnues, qui stationnent un instant
devant les barrières, avant de repartir quelques minutes plus tard… L’insécurité
augmente, et ne cesse d’augmenter. La colère aussi !
Cette cité, il y a encore 2 mois calme
et tranquille, devient un enfer.
Le Président du Conseil Départemental,
la Maire de la commune, le commissariat, la police municipale, le médiateur de
nuit ont été informés. Des mains courantes déposées. Pourtant, aucune action n’est
entreprise pour régler ce problème qui s’installe.
Aujourd’hui, fort de l’impunité validée
par l’inaction des services publics, la bande s’enracine de façon pérenne. Le
mobilier est en place : tables, chaises, canapés, assurant son confort,
marquant l’accord des autorités (qui ne dit mot consens) et la prise de possession
de l’espace public par cette bande de jeunes - dont l’activité économique
est certainement très éloignée de l’Economie Sociale et Solidaire que vous appelez
de vos vœux - est actée.
Sous les yeux d’habitants,
maintenant interdits du calme auquel ils aspirent, l’impunité totale de ces
jeunes est manifeste. Cette inaction est coupable. Elle confine à la complicité.
Ma mère a besoin d’une présence très
régulière que j’essaie d’assurer avec les membres de notre famille. Je me
déplace en moto, qui a fait l’objet de 2 tentatives de vol dans la cité, où ce
n’était jamais arrivé, depuis des années ! Les voisins m’affirment que
rien n’est respecté, ni le mobilier de la cité, ni les voitures, ni même les
murs, transformés en pissotières ! Pour ma part, comment faire pour lui
rendre visite autant que je le voudrais ? La crainte évidemment m’étreint
lorsque je me rends chez elle, par d’autres moyens maintenant que mon véhicule
personnel !
C’est une atteinte manifeste à la
citoyenneté, à la Liberté, sans même parler de Fraternité !
J’entends régulièrement, et
particulièrement à la suite de la Fête de l’Huma votre parti et les mouvements
proches prôner ces valeurs, mais sincèrement, Monsieur le Président, rendez vous
dans la cité des Ponceaux, vers 18h00, ou 20h00, ou 22h00, et constatez la
dégradation de l’endroit ! Une fois cette constatation faite, l’homme
politique que vous êtes devrait prendre les mesures qui s’imposent, et faire
intervenir tous les acteurs possibles pour régler ce problème de vie
élémentaire.
C’est avant qu’il ne soit trop tard qu’il
faut agir, et tout mettre en œuvre pour parvenir à une solution. Tout mettre en
œuvre, pas simplement faire un constat et noter « nous sommes intervenus » !
Ce qu’il faut obtenir, c’est la quiétude de l’endroit, et trouver une ou des
solutions, éventuellement susceptibles d’être appliquées dans d’autres
quartiers ! Sinon, c’est simplement enregistrer les faits, ce qui est à
mon sens indigne d’un homme politique, d’un représentant et élu du peuple !
Mes lettres ont été lues plus de 1200 fois
sur http://rogerlevecque.blogspot.fr/,
et les commentaires - dont certains auteurs préfèrent qu’ils ne soient pas publiés
(crainte de représailles ?) - vont souvent dans le même sens : dégout
de ces situations, rejet des politiques, regard vers la « peste noire »
pour laquelle bien des habitants, dépités et abandonnés, voteront ! C’est
de la responsabilité de l’équipe en place, à l’OPH, à la Mairie, au Conseil
Départemental, de montrer sa capacité à agir, pour la sauvegarde de l’esprit de
familiarité qui régnait dans cette cité, et ailleurs, et qui se détruit en
quelques semaines !
Je suis natif d’Aubervilliers, et j’aimais
cette ville. Aujourd’hui, elle me fait peur et me déprime ! Comment est-il
possible qu’une commune, toujours gouvernée par la gauche, en soit arrivée là ?
À une telle misère sociale, culturelle, environnementale, relationnelle. A accumuler
de tels actes de délinquance quotidienne. À une telle dégradation des
fondements humanistes de la gauche ?
Bien sûr, vous ne plébiscitez pas cette
situation, je n’en doute pas, mais comment tolérer que tout ne soit pas mis en œuvre,
avec fermeté et constance, pour que cela cesse ?
Pourquoi, la situation étant mesurable,
palpable, ne pas faire de cet endroit un lieu de résistance à la délinquance,
et, en relation avec les services de l’état, inventer des solutions ?
Trouver des moyens de rendre la cité à ses habitants, et accompagner ces
jeunes, qui s’ils sont coupables, sont aussi victimes ?
Aurez-vous ce courage, cette détermination ?
Je l’espère et le souhaite.
Je joins à mon courrier ceux que j’ai fait
parvenir à Madame la Maire, et à Monsieur le Président du Conseil Départemental.
Je joins également la main courante déposée au commissariat de police.
Dans l’attente de vos décisions, je vous
prie d’accepter, Monsieur le Président, mes salutations distinguées,
Roger LEVECQUE
Bonsoir Roger,
RépondreSupprimerJe ne peux lire tes deux interventions sans te féliciter pour ton audace face à nos politiques bien-pensants et à la lâcheté ordinaire de nos concitoyens, dont je fais sans nul doute partie.
Je suis admirative que tu continues à croire, malgré tout, en un sursaut des Français pour sauver leur pays jadis si riche de ses préceptes fondamentaux.
Je te rassure, je hais (mot que je ne pensais pas utiliser un jour) le miroir aux alouettes du FN qui profite des incompétences et autres négligences de notre gouvernement actuel pour se faire dérouler le tapis rouge à l'entrée de l'Elysée. Il faudrait exhumer ces énarques de leur léthargie dévastatrice, ou tout simplement les remplacer par des "hommes de terrain", sinon la peste noire contaminera nos vies, notre éthique, sans oublier ce qui n'est pas le moindre, nos liberté, égalité et fraternité.
Comme toi, je suis de gauche et désormais, il faut s'en cacher.
Comme toi, j'ai peur des jours à venir. Peut-être me trompe-je à être si alarmiste ?
Mais je reprends quelque espoir en te lisant, toi, Roger, plein d'altruisme et d'idéal.
J'espère de tout cœur que tu recevras réponse à tes doléances.
Je t'embrasse.
Catherine
bonjour Catherine,
SupprimerLes politiques n'ont pas tous les pouvoirs ni toutes les responsabilités, mais effectivement, le poids de leurs décisions est lourd !
L'urbanisme, le social, l'éducation, c'est eux qui le déterminent, "et nous pauvres canuts" n'avons qu'à subir le poids de leurs erreurs, même si les intentions étaient bonnes ! Je suis d'ailleurs surpris du nombre d'élus qui ne vivent pas réellement au milieu des concitoyens qu'ils administrent !.
Jamais un élu ne mettra en place un véritable outil d'analyse de sa politique. Il préfèrera toujours dire dans sa presse "nous avons fait ceci, et cela... Regardez nos belles réalisations, regardez comme grâce à MOI, la vie est belle dans ma ville, mon département, mon pays ".
Avoir l'audace, le courage, de se remettre en cause, de mesurer objectivement ce que produit une politique, sans craindre d'admettre les erreurs, et de changer de cap, au fil des résultats réels, tangibles...
Ça, c'est un doux rêve, ça c'est de la politique-fiction !
Pourtant, nous constatons de plus en plus de "mouvements-citoyens", ils émergent, s'activent, et déstabilisent les pouvoirs en place. "Nuit debout" en est un exemple bien médiatisé, mais ce n'est pas le seul. Est-ce qu'effectivement, une solution viendra de là ?
Notre monde se mords la queue, personne ne peut rien, on nous rétorque qu'il ne faut pas être naïfs, que la mondialisation, que ceci, que cela... Et la réalité est là, plus il y a de création de richesses, plus nous sommes pauvres !
Les écarts entre les plus riches et les plus pauvres ne cessent de s'agrandir, on parle de millions de primes de départ pour des grands patrons qui n'ont souvent de grand que leur portefeuille. Leurs qualités, leur éventuelle intelligence, n'étant pour moi qu'une circonstance aggravante. Même lorsque c'est l'échec de leurs résultats qui à amené à leur départ, ils restent tête haute, et poches pleines.
Effectivement, la colère grandit dans les cœurs, attisée par ces retours en arrière, ces agressions, ces atteintes à la liberté. La France des Lumières se confronte à l’obscurantisme, et semble peu à peu perdre du terrain ! Non, je ne veux pas qu'on porte le voile, je ne veux pas qu'une femme vaille la moitié d'un homme, je ne veux pas que les nouveaux culs-bénis imposent des règles de vie et de comportement... Il faut recommencer à hurler "à bas la calotte", "mort à toute forme de soumission et d'intolérance".
Hier, France Inter a consacré sa journée à Léo Ferré... Il était bien clairvoyant en chantant "Paris, je ne t'aime plus", lorsqu'il voyait un monde soumis et hébété ! Sauf que s'il chantait aussi son amour pour le "Paris des barricades", maintenant que bien des formes de solidarités ont disparues, qui montera ces barricades ?
Enfin, il y aurait bien des choses à dire, de ce "constat triste à mourir" (pour continuer de citer Ferré). pourtant, je ne baisse pas les bras, et beaucoup se révoltent, avec plus de compétences que moi.
Acceptes tu de publier tes remarques sur le blog ? Plus il y a de commentaires, plus il pèse...
Je t'embrasse,
à bientôt,
Roger