mardi 13 septembre 2016

Face à l'insécurité, je vous appelle à une mobilisation sans précédent

"Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage". Qui a parlé de "silence assourdissant" ? les politiques consultés, pour l'instant, n'ont pas donné signe de vie. Est-ce qu'ils n'ont pas reçues mes missives, lues pourtant plus de 1300 fois par des personnes à qui elles n'étaient pas adressées ? (merci à vous de me suivre, et de m'apporter vos réflexions)
Devant ce mépris (j'espère me tromper), je poursuis ma quête d'une personne, une seule, qui entendra la souffrance des habitant, et retroussera ses manches !

Aujourd'hui, ma lettre s'adresse au Commissaire de Police. "Face à l'insécurité, je vous appelle à une mobilisation sans précédent".




Monsieur de Commissaire
Commissariat de Police d’Aubervilliers
22 rue Léopold Réchossière
93300 – Aubervilliers

Aubervilliers, le mardi 13 septembre 2016

Objet : Lettre ouverte au Commissaire d’Aubervilliers « Face à l’insécurité, je vous appelle à une mobilisation sans précédent »


Monsieur le Commissaire,

J’ai appelé vos services, déposé une main courante sous la recommandation de vos agents (il semble que j’ai eu de la chance, déposer cette main courante ne m’a pris que 1h45, ce qui ne pourra se renouveler qu’exceptionnellement, une telle durée étant incompatible avec mon activité professionnelle([1]))
Que dire ?
La petite cité des Ponceaux, au 48 rue Crèvecœur, est victime de la main mise d’une bande de jeunes, bruyante, indisciplinée, et parfois explosive…

Ils sont de 5 ou 6 à une trentaine à s’installer, jour après jour, particulièrement dans le hall ouvert de l’escalier 6. Au début, le mois dernier, il s’agissait de rassemblements impromptus et irréguliers. Ils sont maintenant biens ancrés sur ce « territoire », qu’ils considèrent comme le leur.

Les habitants, eux, subissent, ils se terrent pour la plupart dans la crainte et l’inquiétude. Certains ont appelés le commissariat, la police municipale. Êtes-vous passés ? Je n’en sais rien, en tout cas le résultat est nul !
Alors qu’ils ne représentaient rien, et qu’un simple rappel à l’ordre aurait suffi à régler ce qui n’était alors qu’un incident, il faudra maintenant déployer des trésors de bonnes volontés, d’interventions régulières, pour ne pas dire permanentes !
Quel autre choix ? Vous ne pouvez laisser un nouveau point de rassemblement se créer, favorisant les dégradations - à terme les agressions - sans parler des trafics qui selon les dires des habitants, sont courants ?
Ils dégradent la cité, se poursuivent bruyamment à pied, en vélib, en scooters, en moto. S’installent sur les véhicules, ont cherché à 2 reprises à voler ma moto.
Ils aménagent et accaparent l’espace public avec des chaises, tables, canapés.
Peu visibles de la rue, ils sont libres d’organiser leur vie, au détriment de la sérénité et de la sécurité des habitants.
En quelques semaines, d’une cité calme, ils ont réussi à faire un lieu invivable.
Pas d’agression pour l’instant, qu’une accumulation d’incivilités ; à quoi aboutiront-elles ?
Les responsables politiques sont alertés, la police nationale et municipale également. Pour l’instant, rien ne change, au contraire les jeunes s’installent, pérennisent leur emprise sur la cité.
Démarche classique que vous connaissez certainement parfaitement. Et vous savez également que chaque jour perdu à ne rien faire, renforce cette bande dans sa capacité de nuisance, et rend plus invivable la vie des habitants.

Je sais que vos effectifs sont insuffisants, malgré leur bonne volonté. Je sais que les moyens accordés sont trop faibles. Je sais que patrouiller une fois de temps en temps est improductif, inutile.

Alors, pourquoi ne pas prendre le taureau par les cornes, et profiter de la taille modeste de cette cité, de l’installation récente des perturbateurs, pour mettre en place des actions concrètes avec l’ensemble des acteurs du territoire : OPH, services sociaux, services éducatifs, police municipale, etc… pour créer et inventer des méthodes d’actions novatrices et efficaces ?
On ne peut admettre que 10, puis 20, puis 30 jeunes s’installent impunément dans une cité en ruinant la vie de ses habitants, en développant une société parallèle, et certainement une économie parallèle florissante.

Comme je l’ai fait pour le Président du Conseil Départemental, la Maire de la commune, le Président de l’OPH, je rendrais cette lettre publique. Chacun est alerté : il faut agir, intervenir, et réussir !
Même si je me doute de la complexité de la tâche, et qu’on ne peut vous demander l’impossible, je ne doute pas non plus que la convergence de bonnes volontés compétentes puisse faire des miracles !

Et il faut réussir sur 2 tableaux : le retour au calme et à la tranquillité dans la cité, et l’accompagnement des jeunes et de leurs familles. Sinon, comment finiront ils ?

Je ne peux me résoudre à penser que les services publics et la force publique sont incapables de régler ce problème qui reste encore relativement facile à résoudre !
Qu’il suffit à des délinquants, ou prédélinquants, de décider quels quartiers, quels territoires ils annexent, placent sous leur contrôle sans provoquer aucune réaction tangible des autorités.
Je ne peux me résoudre à voir la vie des locataires se dégrader, par le seul manque de volonté et de détermination de chacun des acteurs territoriaux, chacun en l’occurrence considérant qu’il n’a pas les moyens d’agir, ou que, pire encore, ce n’est pas à lui de le faire !
Ainsi, la police municipale ne s’estime pas en nombre suffisant pour venir, la police nationale considère qu’elle ne doit intervenir que la nuit, le médiateur de la nuit lui, ne réponds pas au téléphone ! Le Conseil Départemental, la mairie, l’OPH n’ont pour l’instant même pas accusé réception de mes alertes !

Moi, je crois que si en concertation, chacun agit sans cesse, il sera possible de gagner la bataille des espaces publics partagés, respectueux et solidaires. Cela ne se peut qu’avec des actions volontaires et continues, jusqu’à ce que le calme soit rétabli. La réussite dans cette cité mettra en évidence des méthodes, des capacités à lutter contre le climat ambiant délétère qui s’est installé et continue de se répandre à Aubervilliers.

Dans l’espoir que vous pourrez, et saurez trouver les moyens et méthodes d’interventions efficaces, je vous prie d’accepter, Monsieur le Commissaire, mes sincères salutations.



RL





[1] Anecdote : Il y a bien longtemps, j’accompagnais des jeunes au Quebec, pour une participation à une exposition scientifique internationale. L’un d’eux, espagnol, a perdu son passeport. C’était avant l’ouverture des frontières, et je m’interrogeais sur son retour en France, ne serait-il pas reconduit en Espagne ? J’ai appelé, d’une cabine de l’université Laval où nous étions hébergés, la police.
Je n’avais pas raccroché le téléphone qu’une voiture de police venait à moi, muni des documents nécessaires. L’enregistrement de la perte du passeport a été réalisé sur place, les adresses des ambassades données, et les explications sur les procédures administratives immédiatement fournies avec précision et efficacité. Cela dans une atmosphère de respect, de service public hyper-opérant ! « no comment »

1 commentaire:

  1. Cher Roger,

    Je te remercie pour ces échanges, auquel j'avais répondu sur ton blog mais pas sûr que mon message soit passé. Concernant les nuisances à Aubervilliers, que je connais bien (habitant le quartier des 4 chemins), j'ai personnellement jeté l'éponge. Je m'étais également fendu d'un courrier à Mme la Maire d'A. et à M. le Préfet de la S.S.D. au printemps dernier pour témoigner d'un vol non dissimulé au Franprix de la rue des Postes, où une bande d'ados était rentrée dans le magasin et était ressortie 2 minutes plus tard les poches et les mains pleines sans que personne ne fasse rien. La caissière chinoise (c'est important de le souligner) m'avait alors dit qu'elle ne le signalait jamais car sinon, elle était attendue et agressée le soir à la sortie du magasin.

    Ayant donc relaté cette histoire à nos autorités, je n'ai jamais eu un seul retour, ni même un accusé de réception d'un quelconque service. Et je suis par ailleurs bien trop occupé pour leur courir après. Je partirai donc l'année prochaine pour rejoindre des quartiers plus bourgeois. De toute manière, je n'aime plus cette ville sale, mal fréquentée et mal gérée. C'est bien dommage car effectivement elle a un beau passé ouvrier.

    Je ne sais pas si ce message te fera te sentir moins seul, mais en tout cas je soutiens ta démarche.

    Amitiés,

    B.

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