vendredi 9 septembre 2016

Face à l’insécurité, je veux croire qu’une Maire peut réussir



Aujourd'hui, c'est à la Maire d'Aubervilliers, Mériem DERKAOUI, que j’écris dans un courrier intitulé « face à l’insécurité, je veux croire qu’une Maire peut réussir »
Je l’enjoins à agir, et à réussir. A prouver qu’une politique municipale peut gagner ! :


Madame Mériem DERKAOUI
Maire d’Aubervilliers
Mairie d’Aubervilliers,
2, rue de la Commune de Paris
93308 Aubervilliers cedex

Aubervilliers, le vendredi 9 septembre 2016

Objet : lettre ouverte à Mériem DERKAOUI, Maire d’Aubervilliers, « face à l’insécurité, je veux croire qu’une Maire peut réussir »

Madame La Maire,

Je suis né à Aubervilliers,
J’y ai vécu, j’y ai étudié,
J’y ai travaillé, et j’aimais cette ville…
Ma mère de 96 ans continue d’y vivre, au 48 rue Crèvecœur, esc 6.
J’ai grandi également là... Je connais la cité, et quelques un de ses habitants, de ses voisins.
La vie s’y déroulait, relativement paisible, relativement solidaire et tranquille.

Mais plus depuis le mois d’Août !

Nous sommes en train d’assister à la dégradation vitesse grand « V », de la sérénité de cet endroit.
Une troupe de jeunes s’y est installée ! Elle s’y est installée avec les vélib volés, les cris, le shit, l’alcool, les bousculades, les dégradations en tous genres, y compris celles qui consistent à pisser sur les murs et les parapets, à s’installer sur les voitures ou les motos (ils ont cherchés à voler la mienne !)…
La vie y est devenue invivable.
La vie de vos administrés ressemble à un enfer

Je ne peux pas croire, ni me résigner, à l’impuissance de vos services, ni des autres services publics, police nationale par exemple… Je ne peux croire que, sachant cela, il soit impossible de remettre ces jeunes dans leurs foyers, leurs écoles, en tout cas ailleurs que dans l’enfer qu’ils font vivre aux habitants.
Il aura suffi d’un mois, Madame la Maire, pour qu’il en soit ainsi. Il faudra peut-être plus d’un mois pour que la cité redevienne ce qu’elle a toujours été, mais je vous en prie, prenez les mesures nécessaires pour que cela cesse.

J’imagine que le premier souhait de la première magistrate d’une commune est tournée vers ses habitants, que leur vie soit améliorée, leur cadre de vie plus accueillant, et leur tranquillité assurée. J’imagine que si une situation se dégrade quelque part dans sa ville, elle n’a de cesse de tout faire pour y remédier, le plus vite possible… Faire en sorte que les victimes retrouvent un environnement apaisé. Harceler les harceleurs, même s’il faut essayer de trouver une solution pour les délinquants, pour ceux qui causent tant de troubles et de nuisances.
Je joins à ce courrier, la lettre ouverte que j’ai adressé à Stéphane Troussel, Président du Conseil Départemental. Je suis tellement étonné du gouffre immense qui existe entre les propos tenus dans la presse d’information territoriale, et la réalité de la vie des habitants.
La réalité de la vie des habitants, c’est l’inquiétude, l’angoisse, le désespoir parfois. C’est de ne plus avoir d’espoir, de n’avoir plus comme option que de faire « contre fortune bon cœur », sauf qu’ils n’ont plus de cœur, à force. Comment faire comprendre ce qu’est une vie passée à craindre de sortir, de rentrer ? Avoir peur pour ses proches, avoir peur pour soi ! Et voir, sous ses fenêtres, l’impunité se développer, les interdits s’afficher en plein jour, sans le moindre complexe !

J’ai bien lu votre « Appel à un rassemblement sur la dalle Villette (Place du 19 mars 1962) » du Mercredi 22 juin 2016 à 18h, mais peut-on se contenter d’un rassemblement, alors que votre police municipale avoue ne pas pouvoir intervenir, compte-tenu de leur nombre. On ne peut plus avoir des positions de principe dans cette ville, et répéter, c’est à cause des autres…
Gérer ces questions n’est pas simple, mais comme je le disais dans mon courrier au Président du CD93, Aubervilliers a toujours été gérée par la gauche. Et ce depuis Tillon. Objectivement, peut-on être fiers du résultat ? Bien sûr certains équipements, les budgets consacrés à la culture, à l’enfance à l’éducation montrent des volontés que je ne nie pas, et qu’éventuellement je partage. Mais, comment est la vie des albertivillariens, comment évolue-t-elle ?
Pour que vous ne pensiez pas de ma part à un procès d’intention, j’affirme mon appartenance à la gauche, même à là plus à gauche de la gauche. J’ai travaillé pour la commune, et des associations paramunicipales, dans un engagement sans faille ! Mais voilà : entre l’atmosphère du collège Diderot lorsque je le fréquentais il y a 35 ans, et ce que je constate aujourd’hui, la dégradation est patente, et dramatique ! Tout n’est pas à mettre sur le compte de décisions municipales bien-sûr, je n’aurais pas la naïveté de penser cela, mais il faut avoir le courage de constater l’échec ! Et de là, avoir le courage de tenter d’autres options, sans préjugé.



Madame la Maire, montrez votre volonté (dont je ne doute pas) et votre capacité à régler ce minuscule problème, qui pose un problème effarant aux habitants. 20 à 30 jeunes à remettre sur les rails, une cité à sauvegarder. Faites de ce lieu un lieu d’expérimentation et de réussite, sans langue de bois, sans message d’autosatisfaction, sans se distribuer des satisfecit relayés à souhait. Prouvez que la politique a un sens au cœur de la cité, un sens qui éviterait à bien des habitants de songer - et pas que - à voter pour la peste noire ! Montrez qu’on peut être pragmatique, et fuir cette « société du spectacle ». Montrez par des actes, par des réussites. Mettez tous les moyens pour endiguer l’échec qui se répands, et étouffe les citoyens.
Pas par de bonnes intentions, par des déclarations, irai-je jusqu’à dire « par des bavardages » ? Sortez de l’entre soi où chacun se flagorne et s’encourage, se félicite et s’applaudit.
Je ne vous connais pas Madame la Maire, et je n’ai donc aucun à priori à votre encontre ou à l’encontre de vos adjoints. Je veux croire qu’il est possible de réussir à Aubervilliers. Je veux croire que ces jeunes (comment finiront ils autrement) peuvent - comme ce fut mon cas grâce à l’école laïque et à la politique culturelle menée par un fameux premier adjoint d’André Karman à la Culture : Jack Ralite - peuvent réussir, et s’émerveiller dans des activités créatrices, développant des projets ambitieux, intelligents. Pour eux-mêmes, et pour les autres.

Avec l’espoir que vous saurez répondre à mes attentes, je vous prie d’accepter, Madame la Maire, l’expression de mes sentiments respectueux,


RL


3 commentaires:

  1. Ouf! c'est quand même les pouvoirs publics que vous rendez responsables!

    Ce n'était pas évident à vous lire...

    De tous temps les oubliés de la bonnes société "démocratique", "cultivèe", ayant assez pour manger, se vêtir et se loger, se sont démerdés comme ils pouvaient et ont commis un maximum d'exactions provocantes en tous genres.

    J'aurais sûrement fait comme eux.

    Il y en a davantage maintenant, parce qu'on est davantage sur terre.

    Pendant des générations ils ont plutôt rasé les murs dans la peur.

    Là, ils ne "nous" gênaient pas et les médias ordinaires n'en parlaient pas. On condescendait juste. Au mieux.

    On recueille ce qu'on a semé de royale indifférence à ce qui se passait.

    Excusez-moi, c'est, je crois le mot "insécurité" qu'on nous brandit à des fins électorales qui m'a particulièrement gênée.

    Autrement, pas de souci, c'est à peu près pareil chez moi (et très gênant bien sûr!) même si je suis à Paris (mais pas dans un "beau" quartier. Pas un affreusement moche non plus)

    Bien sincèrement.

    Hélène B.

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    1. Bonjour Hélène,

      Merci de votre commentaire (accepteriez-vous de le partager sur le blog ? j'ai beau fustiger la "société du spectacle" dans ma nouvelle lettre ouverte à la maire d'Aubervilliers, je crains qu'il faille être visible pour peser...)

      Oui, "insécurité" est utilisé à toutes le sauces, surtout à des fins électorales... Cela s'accorde bien avec les propos ordinaires "blanc-bonnet et bonnet-blanc", "tous pourri", "l'incapacité du pouvoir" etc...

      Je ne suis certainement pas assez intelligent pour avoir une opinion très pertinente sur ces questions, mais il me semble que les politiques publiques ont une réelle responsabilité dans la vie de la cité et des peuples, et que si ces politiques sont capable de dégrader, ils doivent bien être capable de d'améliorer ?

      Enraciné à gauche (enfin, là aussi, la gauche, c'est où ?), je crois en l'homme, et aux vertus du partage, de la solidarité, du respect de l'autre, de la tolérance. Je crois aussi aux vertus du travail, de l'engagement, de la détermination. J'espère que la Maire d'Aubervilliers, à qui j'écris aujourd'hui, prendra le taureau par les cornes.

      Biens à vous,

      Roger

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    2. Oui, mon commentaire est bien succinct, mais bon, il peut être publié dans votre blog...

      Je ne crois pas que la mairie d'Aubervilliers ait le pouvoir (surtout financier) de faire beaucoup plus

      Ni le conseil régional malheureusement, les subsides à visées sociales étant coupés les uns après les autres comme vous le savez.

      (par contre les jolis quartiers qui vivent pourtant dans la quiétude démographique, sont parcourus de patrouilles policières et militaires.

      On s'y occupe super bien des enfants etc...

      Un de ces 4 les fameux banlieusards qui ont tellement une autre histoire vont peut être réussir à y débarquer....A voir.

      Les décideurs ont l'air de faire tout pour ça en tous cas...

      Que faire? les oubliés sont bien nombreux et bien dans d'autres "logiques".... voir quand même qu'ils ne sont pas la majorité ceux qui sont les plus embêtants et les plus visibles?

      Bien sincèrement.

      HB

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